OTTAWA | Dans l’année précédant le référendum sur la souveraineté du Québec de 1995, Jean Chrétien a donné l’instruction à son ministre de l’Immigration d’accélérer le traitement des demandes de citoyenneté afin de permettre au plus grand nombre possible de nouveaux arrivants de voter.
Le ministre fédéral de l’époque, Sergio Marchi, a confirmé cette information qu’Ottawa a toujours niée dans une entrevue téléphonique avec Le Journal, la semaine dernière.
«Je me souviens que Jean m’ait dit: “Écoute, je sais que nous avons toujours des arriérés des demandes de citoyenneté, mais fais de ton mieux pour les faire avancer parce que le référendum approche et les gens veulent voter”. Donc il a clairement encouragé ça», a expliqué M. Marchi.
«Cela a-t-il fait une différence? Oui. Était-ce en faveur du Canada? Oui. Dans quelle mesure? Je n’en ai aucune idée. Je pense que personne ne peut vraiment le savoir», a-t-il ajouté.
C’est la première fois qu’un élu du gouvernement Chrétien reconnaît l’implication directe de l’ancien premier ministre libéral dans cette manœuvre effectuée en catimini dans la période précédant le référendum.
L’affaire, baptisée «Opération citoyenneté», avait été exposée au grand jour dans un article intitulé Un coup monté, signé par la journaliste Chantal Hébert dans La Presse du 4 mai 1996.
Jean Chrétien n’a que très rarement abordé le sujet. Il a toutefois été cité dans Le Devoir du 7 mai 1996, minimisant son implication.
«Il n’y a pas de coup monté, disait M. Chrétien. Les immigrants voulaient voter. [...] Ils ont reçu leur certificat.»
N.B. Message publié sur le site du Journal de Québec, le 25 novembre 2025

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